C’est une nouvelle main tendue d’Emmanuel Macron à l’Algérie. Le chef de l’Etat veut inviter tout prochainement le président algérien à Paris pour une visite d’Etat.
La visite du président Tebboune pourrait avoir lieu début mars
La visite d’Etat, c’est le degré maximal en matière protocolaire. Cela veut dire des haltes à l’assemblée nationale, au sénat, à la mairie de Paris, des déplacements en région, un programme pour la conjointe. Bref, le tapis rouge déroulé pour Abdelmadjid Tebboune. La visite n’est pas encore officielle ; mais le Quai d’Orsay s’active en coulisse et a déjà prévenu plusieurs de nos institutions qu’elles auraient de la visite. La date prévue pour cet événement a d’abord été le 19 mars prochain, date symbolique s’il en est. Le 19 mars, c’est le jour du cessez-le feu en 1962. Mais le problème de cette date, c’est que les harkis comme les pieds noirs estiment que les violences se sont déclenchées à partir de l’arrêt officiel des hostilités, donc que c’est un mauvais symbole. Cela explique peut être pourquoi le calendrier est en train d’être ajusté, sans doute à début mars, selon un conseiller de l’exécutif joint hier. En tout cas, Emmanuel Macron ne s’économise pas sur le sujet !
Le président français est allé en août à Alger. En octobre, il a envoyé sur place une quinzaine de ministres avec Elisabeth Borne. C’est vraiment du volontarisme diplomatique. Le chef de l’Etat veut arriver à réconcilier les mémoires. Vaste défi. Il a lancé l’idée avec son homologue d’une commission mixte d’historiens. L’initiative qui a pris beaucoup de temps commence à prendre forme. Il cherche depuis 2017 le bon équilibre. Il s’est parfois pris les pieds dans le tapis, souvenez vous sur la question de la colonisation, « crime comme l’humanité ». Cette semaine, le chef de l’Etat publie un entretien fleuve dans le magazine Le Point pour revenir sur la relation complexe, tendue, ambigüe entre nos deux pays.
Emmanuel Macron s’exprime dans Le Point au sujet de l’Algérie
Il estime que ce sujet mémoriel n’est pas que diplomatique. Il énumère dans son interview toutes les catégories de population impactées en France par ces conflits de mémoire : « les Algériens vivant en France, les Français de l’immigration ayant un parent algérien, les harkis, leurs enfants, les rapatriés et leurs familles, ceux qui se sont battus sur le sol algérien. On dépasse les 10 millions de personnes ». De quoi justifier un tel déploiement d’énergie diplomatique.
Source: Radioclassique
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