L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fermement dénoncé lundi la multiplication des attaques contre les établissements de santé au Soudan, signalant plus de 20 incidents de ce type au cours des deux derniers mois.
Vendredi dernier, un hôpital a été touché, ainsi que des zones résidentielles et un marché de bétail dans l’État du Darfour-Nord, tuant ou blessant au moins 97 civils.
Les attaques contre les installations médicales, le personnel et les fournitures, qui violent le droit international humanitaire, ont laissé le système de santé au Soudan « suspendu à un fil », a averti l’agence des Nations Unies.
« Les hôpitaux, les installations de santé, les ambulances et autres équipements de santé sont une bouée de sauvetage pour la population soudanaise, qui subit des combats incessants et des déplacements fréquents en raison de la guerre en cours », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
« Pourtant, leur ténacité et leur dévouement sont récompensés par des bombardements, du harcèlement, des intimidations, des blessures et des morts. »
Protéger les soins de santé
L’OMS a recensé 88 attaques contre les soins de santé depuis le début de la guerre en avril dernier entre des armées rivales – les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF).
L’agence onusienne a souligné les obligations des parties au conflit, en vertu du droit international humanitaire, de veiller à ce que les soins de santé, ainsi que les fournitures et le personnel médicaux et de santé soient protégés de tout danger.
« Nous appelons à ce que tous les travailleurs de la santé, les patients et les installations soient protégés à tout moment », a-t-elle déclaré, soulignant la nécessité de faire taire les armes pour garantir la reconstruction du système de santé.
Le conflit a fait plus de 18 800 morts et 33 000 blessés, avec plus de 10 millions de personnes déplacées, dont cinq millions d’enfants. Le Soudan connaît également des niveaux d’insécurité alimentaire sans précédent, avec 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, confrontées à une faim aiguë.
Les cas augmentent
L’agence a également indiqué que moins de 25 % des établissements de santé dans les provinces touchées par les combats sont fonctionnels, tandis que seulement 45 % le sont dans d’autres régions.
Le coordinateur humanitaire adjoint des Nations Unies pour le Soudan, Toby Harward, a décrit l’impact sur les civils, en particulier les enfants.
Les personnes vulnérables meurent dans des endroits difficiles d’accès lorsqu’elles ne peuvent pas accéder à des hôpitaux et des cliniques fonctionnels, a-t-il déclaré depuis le Tchad, après être récemment revenu de la région du Darfour, qui a connu le pire des combats.
De nombreux enfants présentent des toux, des rhumes et d’autres symptômes de maladie, notamment la grippe, a-t-il déclaré aux journalistes à New York par liaison vidéo, et que la semaine dernière seulement, 77 enfants ont été admis dans divers hôpitaux pour malnutrition aiguë et complications médicales.
« Ces cas… augmentent chaque semaine », a-t-il ajouté.
Source: UN
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