La présence en masse des tomates marocaines sur le marché européen, en particulier en Espagne, suscite la « colère » des agriculteurs et exportateurs espagnols. Malgré leurs efforts pour promouvoir et exporter les tomates locales, leurs homologues marocains continuent de les « envahir ».
José María Pozancos, directeur de l’Union des fruits et légumes en Espagne, exprime sa préoccupation quant à l’ »invasion » des tomates marocaines et turques sur le marché local, soulignant que le Maroc est bien en avance sur l’Espagne dans ce domaine agricole.
Dans une déclaration au journal espagnol « El Economista« , Pozancos souligne que le gouvernement de Pedro Sánchez ne prend aucune mesure pour contrôler cette invasion des tomates marocaines sur le marché local.
Les agriculteurs espagnols, en particulier des îles Canaries, demandent l’arrêt du processus « d’entrée en masse » des produits agricoles marocains, en particulier des tomates, en raison de la forte demande qu’elles suscitent, mais également leur bas prix conjugué à une haute qualité.
L’expert économique Mehdi Lahlou note que la présence en puissance des tomates marocaines sur les marchés européens, notamment en Espagne, soulève de nombreuses questions quant à la stratégie adoptée par le Maroc pour faire face à l’inflation locale.
Dans une déclaration à Hespress, Lahlou souligne que l’offre agricole interne au Maroc est considérablement faible et que la présence abondante de tomates et d’autres produits agricoles marocains en Espagne et dans d’autres pays européens contredit les déclarations du ministère de l’Agriculture selon lesquelles les produits agricoles locaux sont destinés au marché national.
L’expert confirme également que l’exportation massive des produits agricoles, notamment des tomates, constitue le problème fondamental auquel les Marocains sont confrontés dans leur lutte contre les prix élevés des denrées alimentaires, notant que de nombreux producteurs marocains se tournent vers l’étranger et négligent les marchés locaux.
Pour conclure, Lahlou estime que les gouvernements espagnol et marocain ne peuvent pas intervenir pour stopper l’invasion des tomates marocaines sur les marchés intérieurs en Espagne, bien que cela soit source d’inquiétude pour les deux pays.
Il convient toutefois de rappeler que le gouvernement avait imposé, en février, des quotas sur les exportations vers toutes les destinations étrangères, dans le but de stimuler l’offre locale et faire baisser les prix des tomates qui avaient atteint en février des prix variants entre 13 et 15 dirhams le kilo.
Source: Hespress
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