Le meurtre des touristes a suscité un tollé, beaucoup appelant le Maroc et la France à porter l’affaire devant les tribunaux internationaux.
La France a ouvert une enquête sur l’assassinat de touristes franco-marocains par les garde-côtes algériens, le 29 août.
L’enquête sur cet homicide volontaire a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, selon l’AFP.
Les avocats des familles des deux victimes ont également annoncé leur décision de porter plainte contre le meurtre de leurs proches, qualifiant le crime de « meurtre aggravé ».
La plainte accuse également les garde-côtes algériens d’avoir détourné un navire et de ne pas avoir porté assistance à personne en danger.
L’enquête intervient dans un contexte d’inquiétudes mettant en cause l’absence de réaction forte de la France face à l’assassinat des touristes franco-marocains.
Beaucoup, dont l’analyste marocain de la politique étrangère Samir Bennis, ont dénoncé l’inaction de la France à tenir le régime algérien pour responsable et ont appelé à ce qu’il rende des comptes pour ce crime.
« Mais ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est le silence complice du gouvernement français et des médias français. Faire une déclaration qui informait simplement le public français du meurtre de deux citoyens nés en France n’est pas suffisant dans des cas comme celui-ci », a déclaré l’analyste dans un avis récemment publié.
Bennis a rappelé les réponses rapides de la France dans des cas précédents, soulignant que « chaque fois qu’un Français était tué ou kidnappé alors qu’il était en vacances à l’étranger, le gouvernement français devrait publier une déclaration ferme dans laquelle il condamnerait cet acte odieux et appeler le gouvernement algérien à clarifier les circonstances ». l’entourer et demander des comptes aux auteurs.
Le crime remonte au 29 août, lorsque quatre touristes franco-marocains se sont retrouvés perdus dans les eaux algériennes après que leurs jet skis aient dérivé en raison du mauvais temps.
Les touristes étaient en vacances à Saïdia, une région de l’Oriental du Maroc.
Les garde-côtes algériens ont trouvé les touristes en détresse alors que leurs jet skis manquaient de carburant, selon Mohammed Kessi, l’un des survivants.
Kessi a souligné que la patrouille côtière algérienne s’est approchée des victimes en manœuvrant en zigzag.
Deux des touristes ont été tués, dont le frère de Mohammed Kessi, Bilal Kessi, après que les garde-côtes algériens ont ouvert le feu sur les vacanciers.
Mohammed a survécu aux balles et est retourné à la nage vers les eaux marocaines, où il a ensuite été secouru par les services maritimes marocains.
Le ministère algérien de la Défense a publié un communiqué sur la situation sept jours après le meurtre, reconnaissant l’implication directe de ses garde-côtes dans le crime.
Le ministère a toutefois nié toute culpabilité, affirmant que les touristes avaient tenté de fuir après que les garde-côtes ont tiré à plusieurs reprises des coups de semonce.
Ces affirmations ont été fréquemment niées et réfutées par Mohammed, qui a suggéré que les touristes avaient demandé l’aide des garde-côtes algériens pour retourner dans les eaux marocaines.
“Au contraire, j’ai vu mon frère leur parler”, a-t-il déclaré.
Ce meurtre a suscité un tollé et une frustration de la part de nombreuses personnes, notamment du Conseil marocain des droits de l’homme (CNDH), qui a dénoncé le meurtre des touristes.
Le CNDH a également condamné la décision des garde-côtes de tirer à balles réelles contre les touristes au lieu de porter assistance aux personnes en détresse en mer conformément aux normes internationales.
Le traitement infligé aux victimes constitue une « grave violation des droits de l’homme et un déni arbitraire du droit fondamental à la vie, qui doit être protégé en toutes circonstances, quelles que soient les circonstances, d’autant plus que les victimes se trouvaient dans une zone frontalière floue et dans une région maritime non contestée.
La famille de l’une des victimes exhorte désormais l’Algérie à rapatrier les touristes assassinés.
Par ailleurs, plusieurs ONG et associations réclament également la libération de l’un des survivants, qui a été condamné à 18 mois de prison dans une prison algérienne.
Le corps de Bilal Kessi a, quant à lui, été retrouvé dans les eaux marocaines par un pêcheur qui a partagé une vidéo sur les réseaux sociaux, déplorant l’assassinat de la victime par les autorités algériennes.
Source : Maroc World News
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