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Rapporteur spécial de l’ONU: Le Tadjikistan a violé ses obligations internationales


Genève, Londres (29/7 – 50)

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a condamné l’arrestation et l’emprisonnement de journalistes, de blogueurs et de militants de la société civile au Tadjikistan, et a mis en doute la crédibilité des preuves présentées au tribunal contre eux.

Lawlor était en visite officielle de deux semaines au Tadjikistan en décembre dernier. Le rapport préparé par elle et les membres de la délégation sur les résultats de cette visite a été publié en mai de cette année, mais ce n’est que maintenant qu’il est devenu accessible au public. 

Les autorités du Tadjikistan devront préparer une réponse officielle au document, qui sera soumise au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2024.

Le rapport contient des détails sur la détention et l’emprisonnement, ainsi que des informations sur les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires des journalistes et blogueurs Daleri Imomali, Abdullo Gurbati, Zavkibeki Saidamini, Abdusattor Pirmuhammadzoda, Ulfathonim Mamadshoeva, des militants des droits de l’homme et des militants civils Abdulmajid Rizoev, Manuchekhr Kholiqnazarov, Faromuz Irgashev et Khushruz Dzhumaev. L’année dernière, les autorités les ont condamnés à diverses peines allant de 7 ans à la réclusion à perpétuité. Les partisans des condamnés et les organisations internationales de défense des droits de l’homme estiment que les arrestations et l’emprisonnement de journalistes et de militants civils étaient motivés par des considérations politiques.

“Une caractéristique des procès est qu’ils se sont tous déroulés à huis clos, les avocats des accusés n’avaient pas le droit de communiquer avec les médias”, indique le rapport.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et les membres de la délégation ont constaté dans des affaires pénales de nombreux faits de violations des droits de l’homme, de non-respect des lois du Tadjikistan et des obligations internationales du Tadjikistan. Le rapport note en particulier que certains des accusés ont été soumis à la torture et à des mauvais traitements, certains se sont vu refuser des soins médicaux d’urgence.

Les poursuites pénales intentées contre des militants de la société civile, des militants des droits de l’homme et des journalistes, sont considérées par les auteurs du rapport comme un très mauvais exemple de suppression de la liberté d’expression et comme une tentative de faire taire les voix critiques au Tadjikistan.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme demande au gouvernement du Tadjikistan de fournir les raisons véritables et légales de l’arrestation et de la condamnation de chacun des défenseurs des droits de l’homme et des militants civils condamnés, ainsi que d’expliquer pourquoi les autorités cacher les détails de ces affaires criminelles très médiatisées au public, et dans quelle mesure cela correspond aux obligations internationales appropriées assumées par le Tadjikistan.

Le rapporteur spécial de l’ONU attend la réponse de Douchanbé aux questions suivantes : où étaient Saidamini, Pirmuhammadzoda et Dzhumaev depuis le moment de leur détention jusqu’à l’annonce officielle de leur arrestation, une enquête a-t-elle été ouverte sur l’utilisation de la torture contre Daleri Imomali, Abdusattor Pirmuhammadzoda et Ulfathonim Mamadshoeva?

Le rapport contient également l’obligation de fournir un rapport détaillé sur l’état de santé de chacun des militants, journalistes et blogueurs condamnés.

Le rapport indique que les condamnés Mamadshoeva et Kholiknazarov ont déposé une plainte auprès du collège de la Cour suprême du Tadjikistan. L’examen de leurs plaintes a commencé le 14 mars.

Les auteurs du rapport, rappelant les obligations internationales du Tadjikistan, constatent leur violation flagrante ou leur ignorance dans l’examen des affaires pénales des journalistes, blogueurs et militants civils.

Les autorités tadjikes n’ont pas encore réagi au rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, mais plus tôt la Cour suprême et le bureau du procureur général du Tadjikistan ont déclaré que toutes les affaires pénales contre des militants civils, des journalistes et des blogueurs étaient examinées objectivement et impartialement

Source: Ozodi