Des séparatistes présumés ont ouvert le feu et incendié plusieurs maisons lors d’une attaque lundi contre la ville de Mamfe, dans le sud-ouest du Cameroun, tuant au moins 20 personnes et en blessant de nombreuses autres, ont indiqué les autorités locales.
« Tôt ce matin, nous nous sommes réveillés face à une terrible tragédie… Vers 3 heures du matin (02h00 GMT) le lundi 6 novembre 2023, des compatriotes ont été victimes d’une importante attaque sécessionniste dans le district d’Egbekaw, l’un des plus anciens quartiers de Mamfe. “Des gens ont été massacrés. Nous avons déjà découvert 20 corps calcinés”, a déclaré à la presse le préfet Viang Mekala.
Il a déclaré “inadmissible” de s’en prendre ainsi à la population.
Nfor Tabe, une autorité traditionnelle locale de ce pays d’Afrique centrale, a également promis une réponse aux sécessionnistes présumés.
“Cette fois, nous allons dire aux femmes et aux hommes d’utiliser ouvertement la tradition pour essayer de mettre fin à cette situation une fois pour toutes”, a-t-il déclaré.
L’hôpital de Mamfé a accueilli une dizaine de victimes en soins intensifs, selon la chaîne de télévision nationale CRTV, qui a rapporté que parmi les morts figuraient des enfants et des femmes enceintes.
Contacté par Anadolu, le maire de Mamfe, Tabenchong Robertson Ashu, a déclaré que les recherches se poursuivaient pour voir s’il y avait d’autres victimes et que le bilan pourrait s’alourdir.
Plusieurs médias et sources locales ont fait état d’un nombre de morts plus élevé.
Un habitant de Mamfe a déclaré par téléphone à Anadolu que 52 personnes sont mortes et d’autres sont grièvement blessées et hospitalisées.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, il a déclaré que de nombreuses victimes qui avaient vu leurs maisons incendiées et celles qui craignaient de nouvelles attaques se trouvaient dans la rue, ne sachant pas où passer la nuit.
“Cette tragédie s’est produite au moment même où les militaires sillonnaient la ville pour marquer le 6 novembre, le 41e anniversaire de la prise du pouvoir par (le président) Paul Biya”, a-t-il ajouté.
Pour lui, cette attaque n’est pas une surprise. Il a rappelé que les indépendantistes profitent toujours des grands événements nationaux pour marquer leur présence et s’en prendre à la population.
Les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du pays sont ravagées par la crise anglophone depuis fin octobre 2016.
La minorité anglophone de ce pays bilingue, majoritairement concentrée dans ces deux régions, se sent marginalisée par la partie francophone.
La “crise anglophone” a fait plus de 6 000 morts et contraint plus d’un million de personnes à se déplacer, selon l’organisation non gouvernementale International Crisis Group (ICG).
Source : aa
Add Comment