Des consultations pour l’amendement Moudawana au Maroc sont actuellement en cours suite aux directives du roi Mohammed.
Abdelilah Benkirane, chef du Parti de la justice et du développement (PJD), l’ancien parti au pouvoir au Maroc, a fait sourciller en suggérant que ce seraient les femmes, et non les hommes, qui subiraient les conséquences négatives si les initiatives en faveur de l’égalité des sexes devaient l’emporter.
Il a fait cette déclaration lors d’un discours prononcé au Forum régional des femmes à Fès-Meknès, au cours duquel il a exprimé son scepticisme quant à l’égalité des sexes et a soutenu que les femmes porteraient le poids de telles initiatives.
Faisant des parallèles avec l’Europe, Benkirane a fait valoir que ceux qui prônent « l’égalité mécanique » appartiennent souvent à une « élite francisée » déconnectée des préoccupations sociétales, dépourvue de perspectives religieuses, menant une vie nettement différente de celle de la majorité des Marocains.
En outre, il a abordé la question controversée du code de la famille marocain. Benkirane a critiqué les appels à l’abolition de l’article 400, soulignant sa valeur pour combler les lacunes potentielles des décisions de justice.
L’article 400 du Code de la famille stipule la nécessité de se référer à l’école de pensée malékite en l’absence de disposition légale réglementant un cas particulier.
Il a soutenu que le maintien de cet article était crucial, arguant que certains pays arabes sont aux prises avec des complexités juridiques dues à l’absence de telles dispositions.
Benkirane a également exprimé son point de vue sur le droit des successions, défendant le partage traditionnel ancré dans les principes islamiques.
Il a soutenu qu’imposer l’égalité entre frères et sœurs en matière d’héritage perturberait les liens familiaux. Il a affirmé que cela permettrait aux considérations matérielles d’éclipser les relations conjugales, ce qui pourrait conduire à l’éclatement des familles.
Benkirane a également abordé le thème des relations sexuelles consensuelles. Il a mis en garde contre l’utilisation d’euphémismes pour masquer le terme « adultère ».
Il a averti que légitimer de telles relations pourrait avoir des conséquences indésirables pour la société.
Abordant la pratique de la polygamie, Benkirane a souligné sa rareté dans la société marocaine et affirmé la nécessité de maintenir sa légalité pour les cas exceptionnels qui nécessitent un examen individuel.
Il a exhorté les membres du parti à transmettre à la société la vision réformiste du parti ancrée dans les principes islamiques, soulignant l’importance de la modification du code juridique en tant que bataille cruciale pour défendre les fondements religieux et sociétaux de la communauté.
La déclaration de Benkirane arrive à un moment crucial alors que le Maroc engage des consultations pour modifier la Moudawana, le code de la famille du pays. Cette initiative fait suite aux directives du Roi Mohammed VI.
Au milieu de ces discussions, diverses ONG et militants des droits des femmes activement impliqués dans le processus plaident pour des changements complets, y compris l’égalité en matière d’héritage et l’abolition de la polygamie.
La Moudawana a été au centre du débat sociétal, la révision de 2004 ayant déclenché des transformations significatives dans les droits des femmes.
Malgré les protestations du parti de Benkirane lors de manifestations massives en 2004, le code révisé a introduit des changements positifs, accordant aux femmes le droit d’initier le divorce – une avancée qui a joué un rôle crucial dans la refonte de la dynamique des relations entre les sexes au Maroc.
Source : Maroc World News
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